Question :
Mon conjoint de fait est sans travail depuis huit mois. Chaque jour, je l’observe sombrer un peu plus dans la dépression. J’essaye de lui remonter le moral, mais cette situation m’épuise également. Et ça, c’est sans parler de l’état du compte bancaire! Depuis peu, il semble patauger plus que d’habitude. J’aimerais lui présenter une liste de gestes concrets qu’il pourrait faire pour se trouver un emploi convenable. Seulement, je ne sais pas quels gestes il devrait faire…
Réponse :
Je suis désolée que vous ayez à traverser ces épreuves. Votre conjoint a de la chance de vous avoir à ses côtés! Il faut que vous compreniez qu’il est en état de deuil et qu’il est en train de passer au travers de ce processus. La plupart d’entre nous pensent que le deuil est une étape consécutive à un décès, mais il peut survenir à n’importe quelle perte. J’ai inclus les cinq étapes du deuil et quelques outils à votre intention. Voici quelques réflexions à méditer avant que je ne réponde à vos questions.
Vous n’avez pas précisé s’il consulte pour sa dépression, ni s’il prend des antidépresseurs ou des anxiolytiques, mais s’il n’en prend pas, il devrait contacter son médecin qui lui remettra une ordonnance et le nom d’un thérapeute. Par ailleurs, je me demandais s’il percevait des indemnités d’assurance-emploi. Dans l’affirmative, il serait en droit de s’inscrire à une formation pour s’engager dans une nouvelle carrière, tout en préservant son droit aux indemnités d’AE.
1. Il doit dresser une liste de toutes ses forces.
2. Il doit s’adresser à un service de placement. La région d’Ottawa-Hull compte de nombreux bureaux d’orientation des carrières qui sont autant de sources pour aider quelqu’un dans sa démarche de recherche d’emploi. Là, on lui fera passer des tests de personnalité pour découvrir ce qui lui conviendrait le mieux.
3. Il doit se pencher sur son passé et dresser une liste de choses qu’il aimait faire et de choses qu’il n’aimerait pas faire comme travail. Peut-être qu’une de ces choses pourrait se transformer en revenu ou aboutir à un emploi. J’ai un client qui a été au service du gouvernement pendant 18 ans et dont le poste à été supprimé. Après avoir reçu un diagnostic de dépression clinique, il s’est adressé à moi. Je lui ai suggéré de repenser à ses violons d’Ingres et il s’est rappelé qu’il adorait l’ébénisterie. Aujourd’hui, il est dans sa deuxième année d’ébénisterie et il adore ce qu’il fait. Il a 48 ans.
4. Je lui suggère d’effectuer des heures de bénévolat dans un refuge ou dans une banque alimentaire, un hôpital ou une oeuvre de bienfaisance. Le bénévolat lui rendra le sentiment d’utilité et il côtoiera des gens moins chanceux que lui. Des études ont prouvé que le bénévolat effectué durant une dépression peut augmenter la sérotonine et aussi l’énergie.
5. Faire des exercices. Sortir et prendre une marche, respirer, s’amuser.
6. Consigner quotidiennement dans un journal trois à cinq choses qui le rendent heureux. Certains jours, on peut être reconnaissant de pouvoir respirer, tout simplement. Pensez-y lorsque vous vous sentez déprimé.
Cette dernière partie s’adresse à vous :
Prendre soin de quelqu’un souffrant de dépression peut être exigeant. Vous devez vous souvenir de ne pas vous négliger et vous ne pouvez pas perdre de vue qu’il est le seul à pouvoir se sortir de ce mauvais pas. Nous pouvons lui donner les outils nécessaires pour commencer, mais c’est lui qui devra entreprendre les démarches. Vous devez réserver une demi-heure par jour pour vous consacrer à vous-même. Vous pouvez utiliser ce temps pour vous promener, pour prendre un bain ou encore pour lire un livre. Réservez-vous un peu de temps chaque jour et faites-le dès maintenant, même si je peux déjà entendre vos excuses pour ne pas le faire. Ces trente minutes sont importantes pour votre santé mentale; durant celles-ci, vous respirerez profondément, vous sourirez et vous vous concentrerez sur vous-même.