Q. : J’ai lu que le gouvernement fédéral aurait établi une politique intitulée Politique sur les travailleurs étrangers temporaires. Cette politique permettrait à quelque 300 000 travailleurs étrangers d’occuper des emplois canadiens à des taux horaires plus bas que la normale, sans avantages, sans possibilité d’obtenir la résidence permanente et sans protection qu’offrent les lois canadiennes sur le travail. Est-ce vrai? Est-ce que la Loi permet cela et est-ce que des travailleurs étrangers sont exploités alors qu’au même moment des Canadiens perdent leur emploi?
R. : Programme des travailleurs étrangers temporaires
Le Programme des travailleurs étrangers temporaires (PTÉT) permet aux employeurs d’embaucher temporairement des travailleurs étrangers pour répondre à des besoins immédiats en matière de compétences et de main-d’oeuvre, lorsqu’ils n’arrivent pas à combler les postes à pourvoir avec des citoyens canadiens ou des résidents permanents.
Ressources humaines et Développement des compétences Canada (RHDCC)/Service Canada est responsable de l’évaluation des demandes d’embauche de travailleurs étrangers temporaires (TÉT) soumises par les employeurs, et de la délivrance des avis relatifs au marché du travail (AMT) qui évaluent les incidences que pourrait avoir l’embauche de TÉT sur le marché du travail canadien.
Je ne maîtrise pas tous les détails de cette politique et ce qui suit est donc basé sur des rapports que j’ai lus, ainsi que des histoires rapportées par les médias. Selon les médias et diverses autres sources, 300 000 travailleurs étrangers temporaires occuperaient un certain nombre d’emplois au Canada; je crois comprendre que la restauration rapide emploierait la plus grande partie de cette main-d’oeuvre.
En Colombie-Britannique, un tribunal se penche sur le dossier de 300 travailleurs canadiens qui n’auraient pas eu le droit de solliciter un emploi dans une mine sous prétexte qu’ils ne parlent pas le mandarin.
Le risque d’abus est très élevé lorsque les lois en matière de relations de travail ne sont pas appliquées et lorsque les travailleurs sont si vulnérables — mais cette opinion n’engage que moi. Aussi, et il s’agit une fois encore d’une opinion personnelle, il me semble que de faire venir des gens jusqu’ici sans leur accorder au moins la possibilité d’obtenir leur résidence permanente, tout en leur offrant des salaires bien inférieurs à ceux de leurs collègues canadiens et en absence presque totale de la protection des lois sur le travail, s’apparente à des apparences de pratiques d’emploi inéquitables et injustes. On est en droit de se poser des questions quant aux justifications de ces pratiques. Ne s’agit-il que d’amasser encore plus de profits sur le dos des moins nantis? Pour certains, le profit ne sera jamais suffisant.
Il est difficile de comprendre pourquoi les banques canadiennes ont besoin de travailleurs étrangers temporaires pour des emplois au Canada.
La principale des raisons de la politique des travailleurs étrangers temporaires était d’offrir aux entreprises agricoles un accès à une main-d’oeuvre saisonnière expérimentée. J’ai lu dans les médias que le gouvernement canadien serait en train de réviser sa politique et les bénéficiaires pour découvrir tout éventuel abus — j’espère que c’est effectivement le cas.
La mondialisation et la délocalisation des emplois n’ont qu’une seule raison : générer de plus grands profits. Ce n’est pas parce que les grandes entreprises ne peuvent plus se payer la main d’oeuvre canadienne qu’elles délocalisent les emplois vers des pays où les salaires sont insignifiants et les lois du travail quasi inexistantes, mais c’est par cupidité.
Nous, en tant que travailleurs, nous devons faire de gros efforts pour protéger notre droit à un salaire raisonnable, à des avantages (parce que nous avons besoin de soins dentaires et médicaux) et à pension de retraite. Durant la plus grande partie de notre vie active, nous travaillons fort pour enrichir quelqu’un d’autre. Arrivés à l’âge d’or, nous devrions être en mesure de nous payer des aliments et un toit sans avoir à renoncer à un certain confort. Pourtant, en ce moment, les gens qui ont le plus besoin des effets du Programme de la sécurité de la vieillesse (SV) doivent patienter deux années de plus. Pour les ouvriers ou artisans à la retraite, ces deux années de carence peuvent représenter un problème insurmontable, alors qu’ils ont tous travaillé très fort dans leur métier respectif et souvent épuisant.
En tout cas, c’est mon opinion et c’est ce que je crois. Par ailleurs, j’espère que les Canadiens ne se contenteront pas de moins et nous protestons contre les actions des quelques-uns qui s’enrichissent sans vergogne. Nous pouvons nous manifester tout simplement en écrivant aux journaux et à nos députés provinciaux et fédéraux; informez-les de ce que vous pensez, car votre opinion compte!